Avec cette mini-série, le créateur britannique Hugo Blick jette un regard sombre et acide sur la conquête de l’Ouest américain, ravivant l’esprit contestataire des grands films pro-Indiens des années 1960. C’est en retournant les codes du western classique que Hugo Blick a réussi un flamboyant hommage à l’un des mythes fondateurs du cinéma américain. En lieu et place d’un shérif ou d’un hors-la-loi à cheval, ce sont deux outsiders, une aristocrate anglaise et un « traître » indien au service de l’armée yankee, qui tiennent les rênes de sa sanglante épopée, faillite physique et morale d’un groupe de colons européens durant la conquête de l’Ouest, en 1890. Casting impeccable (en tête duquel trône Emily Blunt, qui trouve là son meilleur rôle depuis le film de Denis Villeneuve « Sicario »), photographie sublime, scénario dense mais efficace, regard sans concession sur la violence de la colonisation des terres et des populations autochtones… On peine à trouver le moindre défaut à cette remarquable mini-série qui confirme, s’il en était besoin, le talent d’Hugo Blick à s’immerger avec sang-froid dans les entrailles des grandes tragédies politiques du monde : on se souvient de ses précédentes créations, « The Honourable Woman » (2014), située en plein conflit israélo-palestinien, et « Black Earth Rising » (2018), éprouvante plongée au cœur du génocide rwandais. Hugo Blick. Tout simplement de mon imagination. Je l’ai construit à partir de deux influences fondamentales. La première est personnelle : bien qu’étant britannique, j’ai vécu dans le Montana à partir de mes 18 ans, dans les années 1970 et 19