Mercredi après-midi, depuis les salons de l’Eautel, où les Cheetahs ont pris leurs quartiers, Ruan Pienaar s’est confié. À 39 ans, le champion du monde 2007, légende vivante du jeu ovale (88 sélections), se dit privilégié d’avoir, probablement pour la dernière fois de son immense carrière, l’occasion de fouler la pelouse de Mayol. Un peu long, forcément, mais les gars sont frais et excités par la semaine qui nous attend. Puis ces longs voyages me rappellent de bons souvenirs (rires). Tout comme venir à Toulon me fait penser à mes années montpelliéraines [de 2017 à 2019]. Je me souviens d’un stade où il était quasi impossible de gagner. Mayol est iconique, je suis content d’y rejouer. Vous êtes l’un des seuls à connaître le rugby en France. Vos coéquipiers vous demandent-ils beaucoup de conseils? Pas tant sur le rugby en France, car ça reste du rugby. Mais davantage sur l’atmosphère du stade, sur la sortie du bus, la façon de construire la rencontre, les chants… Concernant le RCT, les mecs savent que d’immenses joueurs ont joué sous ces couleurs, que beaucoup de titres ont été remportés par ce club. C’est un sacré challenge, d’autant que nous avons une très jeune équipe. On joue de la même manière depuis maintenant plusieurs saisons. Alors bien sûr que son absence va nous faire perdre pas mal de mètres sur les sorties de camp. Il y a également la question physique, puisqu’il est un gros porteur de ballon. Son absence est donc problématique, évidemment, mais on a un paquet de jeunes qui sauront se mettre au niveau en son absence. On dit que les Cheetahs aiment mettre un gros volume de jeu. N’est-ce pas compliqué d’être demi de mêlée de cette équipe à 39 ans? (rires) Évidemment que ça l’est. Je ne suis plus tout jeune, mais je continue à m’éclater, à prendre du plaisir. Je m’entraîne énormément pour garder la forme, et même si je dois m’accrocher pour rester au niveau de tous ces jeunes talents, je me régale. Ce jeu est excitant, et tant que je continuerai de me lever chaque matin avec le sourire, je continuerai. La fin est proche, c’est évident, mais je veux profiter de chaque instant. Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que je suis en contrat jusqu’au mois d’octobre, date à laquelle se terminera la Curry Cup [championnat des provinces auquel participent les Cheetahs]. Pour la suite, je n’ai pas encore décidé. Il faudra prendre une décision importante… Vous savez, dans ma tête, j’ai toujours 21 ans, mais le miroir me dit le contraire tous les matins (rires). Vous avez joué deux saisons au côté de Benoit Paillaugue à Montpellier, qui pourrait être vos vis-à-vis samedi… À l’époque où j’étais à Montpellier, il a connu quelques pépins, et c’est probablement pour cela que le club avait fait appel à moi. C’est un super joueur, très intelligent, avec une grande expérience et je sais qu’entre Benoit et Serin, le RCT peut compter sur de grands demis de mêlée. Ça va être un gros challenge pour moi. J’ai demandé à Bryan Habana où est-ce qu’il fallait me balader, il m’a donné le nom de quelques cafés, alors j’irais voir s’il a toujours bon goût (rires). Pour conclure, il y a eu un gros débat au moment de l’intégration des équipes sud-africaines dans les Coupes d’Europe. Quelle était votre position? Celle de l’invité: nous étions très heureux. Nous, les Cheetahs, n’avons plus la chance de participer au Pro 14, nous avons été mis dehors, alors nous sommes reconnaissants d’avoir été intégrés à la Challenge Cup… Concernant le débat en Europe, je sais que tout le monde n’est pas fan de l’idée que la Coupe d’Europe intègre des Sud Afs, alors nous essayons tant que possible d’amener du positif, une façon de jouer, un état d’esprit…
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